Les humeurs de Tietie007.

François Asselineau, énarque et inspecteur des finances, fut l'adjoint de Charles Pasqua, lors de la création du RPF et vice-directeur du Conseil Général des Hauts-de-Seine. Il passa par la case UMP avant de rejoindre l'UPR, fondé par Paul-Marie Coûteaux, futur administrateur de Rassemblement Bleu Marine.

Comme tout bon vieux gaulliste, Asselineau déteste les américains et considère que les USA se sont crées par la corruption, le libre-échange, l'argent et le génocide des indiens, comme si la France était la blanche colombe des droits de l'homme de la nuit du 4 août. Le François a la mémoire sélective, puisqu'il oublie la politique coloniale de notre beau pays n'a pas qu'apporté les bienfaits de la révolution française, mais plutôt la trique et les coups de pompe dans le cul.

Au début du 19eme siècle, avec 7 millions d'habitants, les USA sont très loin des deux plus grands empires coloniaux, la France et la Grande-Bretagne, par contre, on peut se demander comment ce petit pays, en un siècle, est devenu le géant que nous connaissons, mais, apparemment, ce développement exponentiel n'interpelle pas notre François !

Asselineau, entre deux proverbes chinois et africain, s'appuie sur une déclaration de l'ermite errant, sur son lit de mort, qui aurait affirmé que nous étions en guerre contre les américains, une guerre sans nom et sans morts. François II s'étonne alors que l'avis de cet éminent président n'ait pas été commenté par nos médias. Outre que Mitterrand a passé sa vie à changer d'avis, vichyste puis résistant, centriste puis socialiste, passant de Chevènement à Tapie, je ne vois pas pourquoi il faudrait prendre les missives de la Mite pour des paroles d'évangile ! Aujourd'hui, c'est plutôt la concurrence chinoise qui nous taille des croupières, et peu l'industrie américaine qui ne produit plus rien et qui importe beaucoup.

Asselineau s'étonne que les ricains honorent encore George Washington, père de l'indépendance et esclavagiste notoire, par opposition à la France républicaine qui a aboli l'esclavage en 1848. Françounet oublie que cette France républicaine, sous l'égide de Jules Ferry, que notre pays honore encore, est allé conquérir l'Indochine et qu'en Algérie, les braves fellahs étaient des citoyens de troisième zone qui avaient surtout le droit de la fermer et de bosser pour quelques grands colons !

Oui, les USA ont eu une ambassade à Vichy, mais François II oublie de dire que tous les pays du monde, sauf la Grande-Bretagne, avaient une ambassade auprès du Maréchal. Il oublie aussi que les USA ont toujours soutenu les démocraties, même après le vote du Neutrality Act, en 1936 et que la loi Prêt-Bail, votée en mars 1941, qui alimenta en matériels diverses les alliés soviétique et anglais, fut considérée comme une déclaration de guerre par Adolf. Alors certes, Roosevelt ne pouvait supporter de Gaulle, mais il n'en reste pas moins qu'au final, c'est bien le Général qui défila dans Paris libéré et qui eut les rênes du pouvoir, viré non pas par les ricains mais par les partis politiques français.

Pour Asselineau, l'Union Européenne fut crée par des agents américains, Monnet et Robert Schumann. Il rappelle d'ailleurs le passé trouble du dernier, durant la période vichyste, pour déconsidérer le personnage alors qu'il a oublié que Mitterrand avait été décoré de la Francisque par Pétain !

Toujours cette mémoire sélective, chez Asselineau ! Et je ne vois pas trop pourquoi les américains auraient poussé à la construction européenne, puisque des états divisés valent mieux qu'un état fédéral, qui pourrait s'avérer un concurrent à la puissance ricaine. D'ailleurs, l'allié indéfectible des USA, la Grande-Bretagne a toujours foutu le bordel au sein de l'Union.

Si les américains étaient si méchants et pourris que ça, on se demande bien pourquoi les deux pays vaincus, l'Allemagne et le Japon, soumis à la tutelle américaine, sont devenus deux puissances économiques majeures. Si on suit la logique asselinesque, ces deux pays devraient être des champs de ruines, pillés par les affreux yankees ! Mais curieusement, les allemands de l'Ouest, sous l'empire infâme des yankees, roulaient en Mercedes alors que les allemands de l'est se déplaçaient en Trabant !  Si les américains étaient si cupides et corrompus, pourquoi la France d'après-guerre,  aurait connu une période de croissance unique appelée les 30 Glorieuses ?

Les yankees ne sont pas parfaits, loin de là, ils écoutent même leurs alliés (comme tous les autres pays d'ailleurs ...l'espionnage n'étant pas une spécialité US), mais je préfère encore Obama à Poutine, Clinton à Ahmadinejad, Bush à Ben Laden !

Je prends souvent un malin plaisir, lorsque j'entends un discours antiaméricain primaire, de faire remarquer à mon interlocuteur qu'il écoute du jazz américain ou du rap US, regarde des films étatsuniens, boit du Coca et porte des Nike.