Les humeurs de Tietie007.

Depuis deux ans et demi, dans le sillage des printemps arabes, la Syrie est en guerre civile. Au pouvoir de Bachar al-Assad, dictateur héréditaire qui tenait le pays d'une main de fer, représentant de la minorité alaouite (variante du chiisme, environ 10% de la population du pays) se sont opposés différents groupes confessionnels dont les sunnites, qui composent 74 % de la population syrienne.

La Syrie, pays créé par les franco-anglais après la première guerre mondiale, sur les cendres de l'empire ottoman vaincu, via les accords Sykes-Picot, est un pays multi-confessionnel et multi-ethnique, qui réunit des sunnites, des chrétiens maronites, des druzes, des chiites alaouites, des kurdes, et j'en passe,  populations qui sont restées ensembles, de force, par l'action d'un pouvoir autoritaire et laïc.

Depuis longtemps, les Frères Musulmans, islamistes sunnites, combattent le pouvoir d'Assad, issu de la minorité alaouite, d'obédience chiite, et le pouvoir avait réprimé dans le sang, en 1982, la révolte des Frères à Hama.

Il faut donc réinscrire le début du conflit, début 2011, dans ce contexte tendu entre la majorité sunnite et la minorité chiite au pouvoir, entre une société civile qui voulait plus de libertés et un pouvoir autoritaire qui imposait une idéologie laïque.

Si la révolte contre le "tyran" semblait, au début, légitime, la durée de la guerre a radicalisé le conflit et la rébellion s'est faite, progressivement, phagocytée par des islamistes radicaux dont le représentant le plus visible reste le Front Al-Nosra, proche d'Al-Qaida. Mais pour le gouvernement français, toujours aussi belliqueux,

la donne n'aurait pas changé, et, selon une grille droitdelhommiste, il faudrait toujours aider la rébellion contre le régime d'Assad, même si ces rebelles sont désormais, pour la plupart, dans le giron d'Al-Qaida. Or, entre un Bachar al-Assad, "meilleur ennemi" d'Israël, puisque même s'il soutient le Hezbollah, il contrôle assez bien ces derniers, et une Syrie soumise à la loi de salafistes décérébrés disposant d'armes chimiques, la raison doit nous faire préférer le premier, qui, malgré tout, s'intègre dans le jeu diplomatique mondial et avait mis en sourdine son soutien au terrorisme antisioniste. Une Syrie aux mains d'Assad est prévisible, une Syrie aux mains des islamistes serait incontrôlable.

Il faudrait donc que Flamby  comprenne que les affaires du monde, ce n'est pas le bac à sable des bisounours.
C'est ça qu'on voudrait en Syrie ?