Les humeurs de Tietie007.

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L'EGYPTE ET LES THEORICIENS DU DJIHAD.

            (Sayyed Qutb)

 

Il est de bon ton, aujourd'hui, de voir dans les Pays du Golfe, les financiers de tous les mouvements djihadistes sur notre Terre, ce qui n'est pas tout à fait faux, mais pas tout à fait vrai non plus. Tout simplement car ces mêmes pays sont aussi les victimes de ces groupes d'islamistes radicaux, de la prise d'otages à la Grande Mosquée de la Mecque, en 1979, par les troupes fanatisées de Juyaiman al-Oteibi, à la lettre au roi Fahd, d'Oussama Ben Laden, en 1995, dans laquelle le chef d'Al-Qaeda menaçait ouvertement le roi d'Arabie Saoudite de représailles sanglantes si il ne faisait pas partir les mécréants américains du sol béni d'Arabie.

Certes, les pays du Golfe avait largement financé le djihad afghan, contre les impies soviétiques, de 1979 à 1989, une guérilla contre l'armée rouge qui avait couché d'Al-Qaeda, en 1988, groupe de fanatiques dirigé, en apparence, par Ben Laden, mais en réalité par l'égyptien Ayman al-Zawahiri

 


(Al-Zawahiri avec Ben Laden, dans les années 90).

 

un chirurgien égyptien, chef du Jihad Islamique égyptien, soupçonné d'avoir participé à l'assassinat du président Anouar El-Sadate, en 1981. La majorité des cadres d'Al-Qaeda était d'ailleurs des égyptiens, comme Mohammed Atef, chef de la branche militaire du groupe terroriste.

Fondé en 1928 par Hassan al-Baana, les Frères Musulmans renoncèrent à la violence en 1970, ce qui entraîna la scission de certains militants vers des nouveaux groupes islamiques radicaux, comme le Jihad Islamique ou Gamaa al-Islamiya, du cheikh aveugle Omar Abdel Rahman,

 


 

futur cerveau du premier attentat contre les Tours jumelles à New-York, en 1993. Ces groupes d'islamistes radicaux s'opposaient  violemment au pouvoir politique égyptien en s'appuyant sur la doctrine de Sayyid Qutb, un frère musulman partisan de la violence contre les tyran impies, en l'occurrence Nasser, qui fut exécuté par ce dernier, en 1966.

Or, après les accords de Camp David, en 1978, qui aboutirent au premier traité de paix entre Israël et un pays arabe, l'Egypte, en 1979, les deux groupes islamistes égyptiens, le Jihad et le Gaama jurèrent d'avoir la peau du président Anouar el-Sadate, ce qui fut fait en 1981, via un commando suicide dirigé par Khalid Islambouli, au cours d'une parade militaire.

 


 

La répression de l'état égyptien fut féroce dans les milieux islamistes. Al-Zawahiri et Abdel-Rahman furent arrêtés, mais, curieusement, furent acquittés au cours de leur procès, la justice égyptienne manquant de preuves pour relier les deux hommes au complot contre Sadate. Cette libération était surtout un geste d'apaisement du nouveau président Moubarak envers les mouvements islamistes, toujours très puissants en Egypte, mais n'entama en rien la haine des deux hommes envers le Pharaon. Les deux fanatiques eurent alors des parcours différents. Al-Zawahiri se rendit en Afghanistan pour participer au djihad contre les soviétiques. Il fit certainement éliminer l'autre grand mentor du djihadisme afghan, Abdallah Azzam, en 1989, pour avoir le leadership sur les djihadistes  et devenir le théoricien du djihad international avec la création d'Al-Qaeda, en 1988. A noter que l'homme des américains, en Afghanistan, fut Azzam plutôt que Ben Laden, qui n'était qu'un des banquiers du djihad afghan, en collectant le zakat (devoir d'aumône, le 3eme pilier de l'islam), auprès des riches princes du Golfe Persique, alors qu'Azzam était le directeur du Bureau de Recrutement, fondé en 1984, pour recruter et former les apprentis djihadistes de tous les pays et les envoyer sur le front afghan, contre les soviétiques, avec la bénédiction de la CIA.

Omar Abdel Rahman, lui, obtint un visa pour les USA, en 1990, alors que le département d'Etat de la Justice américain l'avais mis sur la liste des terroristes islamistes. Dans "11 septembre, la contre-enquête", Fabrizio Calvi expliquait cette curieuse décision américaine par les logiques opposées des diverses administrations US. La CIA, dans le cadre de l'Opération Cyclone, d'aide aux djihadistes afghans, tolérait des islamistes radicaux participant au djihad sur son territoire, alors que le FBI et le département de la Justice considéraient ses fanatiques religieux comme des terroristes en puissance. Surtout que dès que Rahman mit les pieds aux USA, il commença à tenir des prêches enflammés contre l'Occident, dans la mosquée de Brooklyn, comme l'explique très bien Calvi et le documentaire tiré de son livre, Les routes de la Terreur. Le cheikh aveugle, fut le cerveau du premier attentat contre les tours du World Trade Center, en 1993, avec comme bras armé, l'artificier Ramzi Youcef. Les deux hommes arrêtés, un sur le sol américain, l'autre au Pakistan, en 1995, finiront leur vie à la prison de Haute-Sécurité, ADX Florence.

L'avant-garde du djihadisme international est donc née en Egypte, sous la férule de Sayyid Qutb, relayé par Al-Zawahiri et Omar Abdel Rahman, les deux premiers théoriciens du djihad international contre les juifs et les croisés, un combat qui est désormais repris par Daech et son calife Al-Bagdadi.

Mais le 6 mars 1982, dans une cage de fer avec d'autres accusés, dans le cadre du procès de l'assassinat d'Anouar el-Sadate, le docteur Al-Zawahiri, devant des caméras, faisait déjà un prêche enflammé pour la cause islamiste ...déjà effrayant !

 




29/04/2016
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